Ça n'est pas en lien avec le sujet de ce blog, mais voilà, ma grand-mère nous a quittés, et elle était formidable.

Avec ma Grand-mère, j'ai appris à lire l'heure, comment faire mes lacets, et qu'il faut mettre un navet dans la soupe de légumes pour qu'elle ait bon goût, et bien sûr beaucoup plus que ça.

J'ai appris qu'on pouvait avoir l'air frêle mais résister à bien des épreuves de la vie.

J'ai compris qu'on pouvait être toujours discret, mais passer outre le qu'en dira-t'on quand c'est important.

J'ai découvert qu'on pouvait être réservé, mais taper du poing sur la table.

J'ai souri de voir qu'on pouvait arborer un air sévère tout en riant sous cape.

J'ai compris l'affection derrière les mots "tête de linotte" et "berdouillon", à chacune de mes nombreuses maladresses, et la malice derrière la remarque qui suivait invariablement: "t'es bien la fille de ton père !".

Et puis j'ai vu qu'on pouvait oublier ses souvenirs. Et la j'ai découvert une Mamie qui avait aussi oublié de ne pas être gourmande et donc se délectait de petits bonbons; une Mamie qui avait oublié d'être toute en retenue et riait aux éclats à chaque anecdote, un peu enjolivée des fois, entre papa et les chats.

C'est forte de tout cela qu'aujourd'hui je suis un peu consolée et sereine de savoir que Mamie est à présent réunie avec une partie de ses proches, et avec tous ses souvenirs.